Eugène
Ionesco
(Slatina, Roumanie, 1912 -
Paris 1994)
Né
d'un père roumain et d'une mère
française, il fut élevé en
France jusqu'à l'âge de treize ans.
En
Roumanie, où il séjourna jusqu'en
1938, il acheva ses études et devint professeur
de français. Il revint alors en France
et s'y fixa définitivement.
Sa
première pièce, La Cantatrice
Chauve (1950), parodie du théâtre
de boulevard, fait éclater la dérision
du genre par le mépris vigoureux dont elle
témoigne pour la logique de l'action, la
vérité psychologique des personnages,
la rigueur du langage.
Il
en sera de même pour les suivantes, où
le comique naît de l'absurde et engendre
le désespoir : Les Chaises (1952),
Victimes du devoir (1953), Amédée
ou Comment s'en débarrasser (1954).
Une
angoisse rendue plus tragique par l'évidence
du néant humain devant la souffrance (Tueur
sans gages, 1959), le fanatisme idéologique
(Rhinocéros, 1958), la mort (Le
roi se meurt, 1962) inspirent les oeuvres
d'une seconde période.
Développant
désormais les thèmes d'une inquiétude
métaphysique fondamentale, substituant
de plus en plus les symboles aux personnages,
et recourant aux artifices les plus prestigieux
de la féerie et du décor, ainsi
apparaissent les nouvelles oeuvres de Ionesco
: Le Piéton de l'air (1963), La
Soif et la Faim (1966), Jeux de massacre
(1970).
Venu
au roman avec Le Solitaire (1973), et au
cinéma avec La Vase (1972 ; tirée
d'une nouvelle publiée en 1956), Ionesco
a donné avec les deux tomes de Journal
en miettes (1967-1968) les clés de
son univers intérieur et de ses obsessions,
l'ennui, l'enlisement, la mort.
Académie
Française : 1970.

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