Henri
de Toulouse-Lautrec
(Albi, 1864 - Château de Malromé,
Gironde, 1901)
Descendant
d'une vieille famille aristocratique, il fit ses
études au lycée Condorcet et, à
la suite de deux chutes de cheval (1878, 1879),
resta nain et estropié.
Très
doué pour le dessin, il reçut d'abord
les conseils du peintre animalier René
Princeteau et commença à peindre
des scènes hippiques et militaires (Artilleur
sellant cheval, 1879).
A
partir de 1882, il travailla à Paris dans
l'atelier de Bonnat puis chez Cormon où
il rencontra E. Bernard puis Van Gogh (en 1886),
avec lequel il se lia.
Installé
à Montmartre où il fréquenta
assidûment les cafés-concerts, les
bals, théâtres et beuglants, dont
le monde le fascinait, il illustra les chansons
de Bruant et représenta avec une palette
d'abord assez sombre des portraits féminins
réalistes et des scènes de danse.
Sous
l'influence de l'impressionnisme, il éclaircit
sa palette mais mit toujours l'accent sur le trait
qui cerne fortement les figures, et resta profondément
indépendant.
Il
sut profiter de la leçon de Manet, mais
assimila surtout l'art de Degas et retint des
estampes japonaises le sens des mises en pages
originales, les aplats de couleurs vives et les
formes simplifiées.
Il
développa ses qualités d'une façon
très personnelle dans la série d'affiches
qu'il produisit à partir de 1891 (Le
Bal du Moulin Rouge), oeuvres remarquables
par l'extrême concision du trait, leur mordant
et leur valeur décorative.
Que
ce soit dans ses estampes (plus de 500) ou dans
ses dessins humoristiques, il fit preuve d'une
grande virtuosité de facture et, observateur
aigu, souvent caustique, il sut d'un trait nerveux
et elliptique saisir le geste ou l'expression
caractéristique.
Ses
peintures et dessins à la craie rehaussés
de peinture à l'essence et exécutés
sur carton (Femme qui tire son bas, 1894)
évoquent avec une rare intensité
expressive les vedettes et les personnages familiers
de Montmartre (Au bal du Moulin de la Galette,
1889 ; Jane Avril sortant du Moulin-rouge,
1892 ; Yvette Guibert, 1894).
Il
trouva aussi son inspiration dans le monde des
champs de courses, des maisons closes (Au salon,
1894), mais aussi au Palais de Justice et dans
les hôpitaux.
L'excès
de boisson allait finir par détruire sa
santé et il fut finalement atteint de paralysie.
Dans
son oeuvre, l'élément graphique
est dominant, mais il fit aussi un usage audacieux
et sobre de la couleur, choisie surtout en fonction
de sa valeur expressive, ce qui le fit admirer
des fauves et des expressionnistes.
La
ville d'Albi possède un important musée
Toulouse-Lautrec.

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